En grande fan de vins de Gigondas, j'ai comblé cet été une grosse lacune en dégustant plusieurs rosés de l'appellation (NB il n'existe hélas pas de Gigondas blanc, alors que le terroir autoriserait de jolis vins...) ; cette dégustation
s'est déroulée lors de la manifestation "Gigondas sur
tables". Une horizontale de l'AOC pour voir la vie en rose en quelque sorte... Vous me suivez ?
Le rosé de Gigondas (1% de l'appellation) est, comme son aîné rouge, puissant et chaleureux, base de grenache en assemblage avec mourvèdre, syrah ou cinsault, suivant le cas. Majoritairement rosé de saignée (peu de pressurage direct), de belle couleur soutenue,
d'un rose profond et un peu sombre, le Gigondas rosé voit se développer des vinifications sur une base moitié saignée-moitié pressurage
(Domaine des Bosquets, les Teyssonnières, Varenne) pour doser plus justement l'extraction de matière et limiter la force des vins ; parfois même, le raisin est récolté pas tout-à-fait à
maturité complète. Car il n'est pas rare de voir ici des rosés qui titrent 14,5 voire 15,5%. Le
terroir, l'orientation et l'altitude contribuent toutefois à la fraîcheur qui contrebalance généralement bien l'alcool.
Aux parfums de fruits rouges et d'agrumes ou plus subtils, floraux, le Gigondas rosé est gourmand, ample en bouche, avec de la matière et de la
longueur. Il accompagne les poissons de roche, tel le rouget, les soupes de poisson et la bouillabaisse, la brandade de morue, les plats de tomate, d'aubergine, de poivron,
légumes confits à l'huile d'olive... ; certains plats
réalisés par les chefs lors de Gigondas sur tables ont permis des accords gourmands très réussis !
Coup de coeur pour le Gigondas rosé du Domaine des Bosquets, gourmand, avec beaucoup de finesse et d'élégance, ainsi que pour le
Gigondas rosé des Teyssonnières, modèle d'équilibre et de fraîcheur...