Les Côtes-du-Rhône s’enorgueillissent de plusieurs crus de prestige, à commencer par le Châteauneuf-du-Pape, à ce jour la
troisième plus grosse appellation française après Saint-Emilion et Chablis.
Le système de classement des vins est dans l’ordre : Vin de France (ex vin de table), IGP (ex vin de pays), AOC Côtes-du-Rhône, AOC Côtes-du-Rhône Villages (sans nom de villages), AOC
Côtes-du-Rhône Villages à noms de Villages (comme Cairanne, Rasteau, Sablet…).
Viennent alors les crus, plus prestigieux, avec une réglementation plus drastique, notamment en terme de rendement : Châteauneuf-du-Pape, Château Grillet,
Cornas, Condrieu, Côte-Rôtie, Crozes Hermitage, Gigondas, Hermitage, Lirac, Saint Joseph, Saint Péray, Tavel, Vacqueyras. Parmi les derniers crus, figurent
Beaumes de Venise en 2005, Vinsobres en 2006 et Rasteau en 2009.
Beaumes de Venise, le petit frère du Muscat…
Situées sur le versant Sud-Est des dentelles de Montmirail sur sol argilo-calcaire (crétacé, trias) et balayées par le Mistral, les vignes du Cru Beaumes de
Venise rouge sont d’un couleur soutenue, fruités aux notes de garrigue, avec souvent des tanins fins et de la fraîcheur. Le classement en cru repose sur des critères précis, dont
la vendange exclusivement manuelle, des rendements limités (38 hl/ha). L’encépagement est à 50% de grenache et à 25% de syrah, auxquels peuvent s’ajouter le mourvèdre, le cinsault et d’autres
cépages autorisés dans la Vallée du Rhône avec possibilité de 5 % de cépage blanc.
Beaumes de venise en chiffres : 612 ha, production annuelle : 20 769 hl ; rendement moyen annuel : 34hl/ha.
Vinsobres, le cru drômois
L’appellation s’étend sur le territoire de Vinsobres, majoritairement en coteaux sur des marnes calcaires ; les vignes sont protégées du
mistral tout en subissant l’influence subalpine.
L’encépagement est à 50% de grenache et à 25% de syrah, auxquels peuvent s’ajouter les autres cépages autorisés dans la Vallée du Rhône avec possibilité de 5 % de cépage blanc.
Le plus nordique des crus méridionaux est équilibré, avec de la structure et des notes de fruits noirs, confiturés, et les vins sont globalement moins « chauds » en dépit du degré
alcoolique qui reste élevé.
Vinsobres en chiffres : 419 ha, production annuelle : 13 569 hl, rendement moyen annuel : 32 hl/ha ; 19 domaines et 4 coopératives.
Rasteau, le « petit » dernier
Des plaines alluvionnaires aux plus hauts côteaux de ce charmant village vauclusien, les vignes sont exposées au sud et balayées par le Mistral. Elles poussent sur des sols diversifiés offrant
une variété de terroirs, mais avec en constante un vin riche et tannique, avec des notes fruitées et épicées, de torréfaction.
L’encépagement est à 50% minimum du Grenache et 20% minimum de Syrah et/ou Mourvèdre (autres cépages de l'Appellation admis 20% maximum).
Rasteau en chiffres : 880 ha, production annuelle : 28 767 hl ; rendement moyen annuel : 33 hl/ha ; 20 domaines et 1 cave.
Les vignerons bataillent parfois pendant 20 ans pour passer en cru communal ; après acceptation de l’INAO, les restrictions s’imposent : rendements moindres, conduite de la vigne et des
vendanges plus drastique… avec à la clé un vin plus prestigieux, une restructuration de l’appellation (avec souvent de nouveaux metteurs en marché, comme la
famille Perrin à Vinsobres) et un prix de vente en augmentation. Un revenu supplémentaire pour le vigneron ? Voir…
Pour autant, on peut se poser la question de savoir pourquoi les vignerons se sont tant battus pour obtenir le cru en Beaumes de Venise rouge, quand peu de gens le connaissent et que la star du
village reste le vin blanc doux…
Source Inter-rhône
nb article publié initialement sur Fureur des Vivres