Les pluies
répétées en cette saison de début de floraison de la vigne sont néfastes à la plante : c'est en effet le moment où elle est
le plus sensible aux maladies, tels l'oïdium et le mildiou. Pour la pluie, il n’existe pas de protection connue.
Il faut surtout éviter que les pluies stagnent au pieds des ceps ; sur terrain plat, l'enherbement peut jouer favorablement, ainsi que les labours entre les
rangs qui peuvent éliminer les flaques d'eau. L'épamprage permet également de limiter les maladies : il s'agit de supprimer
les gourmands et d'ébourgeonner au niveau de la base du cep.
En général, en coteau, les pluies ne stagnent pas mais peuvent raviner et causer une relative érosion ; dans les zones les plus "fragiles", on peut planter en terrasses afin de faciliter
lécoulement naturel des eaux tout en évitant le phénomène de ravinement.
Autre risque, par temps fortement pluvieux et froid comme en ce moment, en début de floraison, les fleurs peuvent tomber, on parle alors de
"coulure". Il y a également un risque accru de "millerandage" : les fleurs ne seront pas fécondées, ou du moins pas en totalité et de façon
irrégulière : les fruits seront plus petits, avec des taille de baies et des maturités hétérogènes. le millerandage voit aussi l'avènement de fruits sans pépins (apyrènes), qui
donneront plus de sucre et moins d'acidité. Dans la Vallée du Rhône, sujette aux hauts dégrés alcooliques, ce peut être véritablement gênant...
Espérons que le proverbe vigneron qui dit "S'il pleut à la saint Bernardin, tu peux dire adieu à ton vin" soit faux ! Car hier, jour de la Saint Bernardin, il a beaucoup plu
en terre
vauclusienne...