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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 10:23

Le domaine des Nymphes semble plus sorti de la mythologie que d'un conte pour enfant, mais quoi ! Les contes pour adulte existent aussi, et j'aime croire que des nymphes se cachent encore dans les broussailles, près d'un ruisseau. Je vous invite à les débusquer dans un conte pour David, à l'occasion de cette 61ème édition des Vendredis du Vin... A suivre sur facebook, ici.

Il était une fois*, un chasseur généreux et épicurien prénommé Pierre qui veillait sur ses terres comme sur la prunelle des yeux de sa belle Angèle... des terres plantées de vieux grenaches, qu'il parcourait chaque jour avec sa jeune chienne épagneule, respirant la garrigue et les chênes, la résine des pins et l'aubépine, les coings gorgés de soleil plantés près de ses chères vignes. Pierre Meyer, d'un patronyme plus alsacien que provençal, était né pourtant sur ce terroir magnifique de Rasteau cerné de collines ondoyantes, et il était avec ses frère et soeur l'heureux proprétaire du Domaine des Nymphes. Il allait chaque jour, autant que faire se peut, se promener sur les sentiers odorants, grapillant les baies en septembre, mâchant leur chair, avalant leur jus, croquant leurs pépins. Prêt à vendanger ? Pas encore, la patience n'est pas la moindre des vertus du vigneron, à Rasteau moins qu'ailleurs. Là, on sait attendre la vigne, on la caresse du regard, on la touche, on en arrache les feuilles larges pour laisser pénétrer le soleil, ou au contraire, on l'en protège, c'est selon. On attend de voir confire les grenaches, dont les baies se ratatinent et se dessèchent. Des baies qui font le bonheur des sangliers de ces contrées...
Or un sanglier**, digne de celui d'Erymanthe, un jeune adulte plein de sève, féroce et dévoreur de raisin, sévissait sur les collines de Rasteau. Pierre taquinait plus volontiers la grive ou le perdreau, mais ce satané sanglier avait entamé déjà quelques-une de ses plus belles vignes. On raconte qu'il parcourait la nuit tout le territoire, depuis le terroir argilo-calcaire des Encostes plantés de syrahs jusqu'à celui, précieux entre tous de l'Empérus, situé à près de 200 m d'altitude. L'Empérus, qui évoque cette terre en pente parfois raide... Là-haut étaient 6 ha de vieux mourvèdres et vieux grenaches, si tentateurs pour le jeune sanglier que Pierre avait résolu de tirer avec une poignée de compères embusqués. La légende ne raconte pas comment le sanglier fut abattu, mais on dit qu'une Nymphe serait apparue au moment où l'animal expira. Le sanglier fut ensuite dépecé et confié à une cuisinière gourmande de gibier, qui se chargea d'en cuisiner deux pièces de viandes, cotelettes et épaule, de deux façons différentes accompagnés de deux vins de Pierre, deux Rasteau de belle facture,
du nom des deux terroirs que la bête avait soumis à sa terreur : les Encostes 2010, gourmand mariage de prune et d'épices, et l'Empérus 2010, vin plus riche, à la bouche confite de cerise noire, d'une longueur volutptueuse se prolongeant sur des notes torréfiées de cacao...

*figure imposée par David...
**sanglier a bien été tué et les pièces de viande citées offertes par le vigneron, mais il avait été tiré un peu plus au nord, dans la Drôme... L'histoire a été enjolivée pour le plaisir et les beaux yeux de notre président des VdV.
PS je n'ai pas saisi comment manipuler les photos sur cette nouvelle mouture d'Over-blog, very sorry.

Pierre, chasseur de sanglier, et la Nymphe de Rasteau, VdV #61Pierre, chasseur de sanglier, et la Nymphe de Rasteau, VdV #61Pierre, chasseur de sanglier, et la Nymphe de Rasteau, VdV #61
Pierre, chasseur de sanglier, et la Nymphe de Rasteau, VdV #61

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 08:47

Isabel Fromont Ferrand, vigneronne et négociante en vin à Rochegude a installé son Domaine des 5 sens en 2010 dans cette ancienne cave vinicole équipée de vieilles cuves. Elle a entrepris la rénovation de la cave, qui se fait au fur et à mesure et pour s'agrandir, elle a fait le choix d'installer en partie sa cuverie en extérieur. C'est pour ma part, la première fois que j'en vois une comme ça ! Il s'agit surtout de cuves de vinification inox équipées de système de refroidissement avec un système de récupération des eaux usées. Isabel est en conversion bio...
Le chai de vieillissement, composé de cuves béton et inox et de demi-muydts reste bien entendu en intérieur.
Dehors, Isabel a agrandi son espace l'an dernier en déplaçant deux cuves bétons dans lequel elle vinifie en partie son rosé. Plein de projets, dont la construction d'un caveau confortable et l'installation d'une grande cave de vinification. Entre autres... Car Isabel en ancienne professionnelle de la restauration, a aussi des idées d'hébergements vignerons sur son terrain. A suivre...
Je vous parle bientôt de ses vins et vous pourrez les goûter prochainement au Quatuor de Villages.

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 15:59

Jérôme Bressy est issu d'une famille vigneronne qui se contentait de porter en cave le fruit de son travail, comme beaucoup des vieilles générations, ici comme ailleurs... Il a été le premier de sa lignée à vinifier, en 1996 ; en cela il s'est démarqué mais pas que. Passionné de vieux ouvrages sur la vigne et l'agriculture d'Olivier de Serres (le Théâtre de l'Agriculture) ou de l'Abbé Rozier, il s'est lancé dès 1993 dans la biodynamie, avant même de commencer à vinifier ! Il a obtenu la certification Déméter en 2008...
Il a replanté des vieux cépages : picardan, counoise, terret noir et vaccarèse et d'autres cépages encore ; il pratique la complantation (parcelles plantées de plusieurs cépages en mélange) ; une façon alternative de conduire la vigne qui gêne probablement...
Bref, il est ce qu'on appelle un artisan de la vigne, un paysan dans le sens noble du terme. Après avoir été vinifiés en Côtes-du-Rhône Villages Rasteau, puis en cru Rasteau, ses vins portent désormais la bannière de l'IGP Vaucluse.
Pour comprendre la sortie du domaine Gourt de Mautens du cru Rasteau et pour découvrir le picardan, vieux cépage blanc de la région (évoqué ici), j'ai longuement discuté avec Jérôme Bressy (et j'ai un peu dégusté aussi ses vins, forcément...).
Lors du passage en cru en 2010, son vin rouge est bel et bien en cru Rasteau, en 2011 aussi. Que s'est-il donc passé l'été dernier ? L'ODG lui envoie un courrier de contrôle avec des fiches de renseignements que le vigneron remplit avec conscience (et confiance). Un procès verbal lui énoncera que seuls 4 ha sur les 12 que compte le domaine, peuvent répondre favorablement au cahier des charges du cru Rasteau. Et encore... La complantation pose souci, les vieux cépages aussi : ces derniers représentent 27% de l'encépagement, soit bien plus que ce qui est autorisé. Le vigneron sent qu'on va lui chercher des poux dans la vigne, il sort entièrement du cru Rasteau et de l'appellation Côtes-du-Rhône, qui exclut certains cépages également (les gris notamment). Les trois couleurs du domaine sont désormais produites en IGP Vaucluse :
Jérôme Bressy produit trois vins, trois couleurs, en toute liberté, mais sortir de l'AOC peut être frustrant (surtout au moment même du passage en cru), pénalisant en terme de reconnaissance, bloquant sur certains marchés export et nécessitant un surcroît d'énergie. Sans parler de la valorisation financière des vins...
Quid aussi de Marcel Richaud qui pratique un peu le même genre de conduite de la vigne (et notamment la sauvegarde des vieux cépages) à l'heure où la question du passage en cru se pose à Cairanne de façon cruciale et largement débattue ?
Le système centenaire créé par le baron Le Roy (ci-contre) et Joseph Capus pour valoriser la qualité du vin ne s'est-il pas éloigné de ses principes de base ? L'artisanat de la vigne laisse place de plus en plus à une certaine industrialisation, centrée sur l'arrachage de vieilles vignes, la plantation de clones imposés (grenache-syrah est le duo majoritaire ici, mais les politiques d'aoc sont souvent les mêmes partout), l'irrigation, des rendements autorisés  trop élevés...
Alors tant pis pour l'appellation, les vins sont superbes et taillés pour la garde, du blanc au rouge. Le travail dans la vigne s'appuie sur la biodynamie, respect de la terre et traitements sur mesure (silice, ortie, petit lait..). A la vendange, la récolte est triée, égrappée partiellement, légèrement foulée pour les rouges. En cave, pas de levurage, léger sulfitage, des remontages juste ce qu'il faut, pas de pigeage, extraction douce, macération d'environ 15 jours et vieillissement en cuve inox, foudres et/ou demi-muydts, 18 mois pour les blancs et rosés, 34 à 36 mois pour les rouges. Le 2011 sera ainsi mis en bouteilles en 2014...
Jérôme Bressy fait également vieillir en bouteilles de façon à délivrer un vin "affiné", prêt à boire..
. Le blanc, à base de picardan et de clairette en majorité, a beaucoup de finesse ; le rouge est concentré, une structure puissante, de solides tanins qui sauront s'affiner avec le temps, des fruits et épices douces évoluant sur des notes de torréfaction, de cuir, de cigare. Dans le détail, le 2011 fait penser à un Cairanne. Il s'ouvre sur un nez un peu fumé, avec des notes végétales, complexité et finesse aromatique en bouche, beaucoup d'équilibre et une très belle longueur  ; le 2009 est plus expressif, plus fruité, gourmand mais trapu, plus serré en bouche, finale sur les épices ; le 2008 est superbement floral, notes de pivoine et de poivre, il explose littéralement jusqau'à la fin de bouche, belle longueur encore. Gros coup de coeur pour le rosé 2010, vinifié comme un blanc : tendu, oxydatif avec des notes fumées, de silex. Très belle minéralité et une jolie expression pour un rosé de gastronomie ! A suivre pour un accord estival...
Gourt de Mautens
Route de Cairanne
84110 Rasteau
Site Internet

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 10:36

Dimanche dernier, j'ai rencontré Julien Montagnon (et sa compagne Emmanuelle), jeune vigneron qui a repris en septembre 2012, le domaine Lombard sur la minuscule appellation des vins de Brézème. Certains le connaissent pour avoir été à la tête d'un domaine du Roussillon, qu'il a revendu pour s'installer sur domaineLombard_labourcheval.jpgles terres rhodaniennes qui l'ont vu grandir... Créé en 1982, le domaine Lombard est l'un des principaux domaines de l'appellation avec 8 ha plantés (et 1 ha de roussanne à venir l'an prochain). Le vignoble s'étale sur les deux coteaux, l'un bien plus escarpé que l'autre, rendant l'activité dans la vigne nécessairement manuelle. Julien Montagnon a donc réintroduit le cheval de labour (photo ci-contre), qui au-delà du folklore paysan, a une vraie fonction dans un vignoble difficile d'accès et de travail.
Le domaine Lombard est une phase de transition, Julien souhaite évidemment apporter une signature propre aux vins qu'il vinifie, l'objectif est de valoriser la minéralité du terroir sur des vins francs, droits, tendus. Il adapte les vinifications, selon les cépages, les parcelles en faisant du sur-mesure. Jusqu'à travailler à la barrique ! Certaines sont sans soufre, et Julien assemble ensuite barrique avec ou barrique sans, selon le résultat qu'il recherche...
domaineLombard_vins.jpg

En blanc, deux types de vin : Vin de pays de la Drôme et Côtes-du-Rhône Brézème, ce dernier en 100 viognier étant issu d'une parcelle unique au nord-ouest, sur sol argilo-calcaire, vinifié dans plusieurs barriques (225, 400 et 600 l), élevé 6 mois sur lies fines, sans bâtonnage. En résulte un vin riche, ample, frais et floral au nez, des notes de miel et une belle minéralité. Aucune lourdeur. Le millésime est à la fois plus tendu et plus complexe que le 2011, c'est la patte de Julien Montagnon qui s'exprime ici sur ce nouveau millésime...
En rouge, "la Côte" est un 90% syrah/10% viognier en vin de France, deux cuvées de Brézème "Le Grand Chêne" et "Eugène de Monicault" (du nom du "créateur" historique du vignoble en 1850). Ce sont des vins suaves, fins tanins et fruités, fraîcheur et faciles à boire. A redéguster, lors de la fête du Brézème par exemple !

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 07:00

montiriusverticaleblancs_chaises.jpgLors de cette dégustation de Vacqueyras blancs, Eric Saurel du domaine Montirius, proposition m'a proposé de faire une verticale de la cuvée Minéral, pour lequel j'avais eu un vrai coup de coeur !  Autant que pour les vignerons qui ont une approche profonde, intime de la biodynamie, une méthode appliquée au vignoble car elle "coule de source" pour eux... Proposition relayée par Christine Saurel et acceptée bien sûr !
Les robes s'enchaînent du jaune pâle, clair, au doré plus gourmand, la dégustation remontant du 2011 au 2004 (à l'exception du 2007).
vacqueyras_montiriusmineral2010.jpgRevenons sur le 2011 : le vin offre une belle matière, ample, des notes d'agrumes (pomelo, citron confit) et une jolie minéralité, surtout de la longueur. Prometteur !
2010 s'ouvre sur un nez de résine, on retrouve les notes anisées en bouche, du gras, de la fraîcheur, le vin se tend, s'étire et se termine sur une finale acidulée.
2009 : le nez est ici plus végétal, presque "sauvage", des notes de foin coupé. La bouche est plus complexe que les précédents, bouche ample toujours avec une note de salinité, iodée en finale. Le vin s'attendrait bien 2 ou 3 ans, il mérite de s'épanouir pleinement !
2008 : un nez un peu "oxydatif", des notes d'amandon et d'abricot sec ; on retrouve la même trame, ample et droite à la fois, avec une finale saline à nouveau. Irait merveilleusement sur un parmesan vieux ou sur la truffe d'été (ou les deux à la fois !)...
Pas de 2007...
montiriusverticaleblancs.jpg2006 : le nez est élégant, floral. Ce qu'il perd en relative "exubérance", il le gagne en sobriété et en finesse ; toujours une très belle fraîcheur et de la longueur.
2005 : nez de noix fraîche, de pomme mûre et pointe de curry ; beaucoup de fraîcheur, d'acidulé en bouche. Irait bien avec un curry léger et fruité !
2004 : même trame que le précédent mais plus confit au nez, notes de fruits blancs et jaunes, de melon, des notes florales. En bouche, les mêmes sensations de fruit mûr, d'accacia avec une touche anisée. Je le verrais bien avec du foie gras à la rhubarbe...
Cette dégustation n'a fait que renforcer mon attrait pour cette cuvée "Minéral" qui vieillit délicieusement et pourrait bien concurrencer bon nombre de Châteauneuf blancs !
Pour en savoir plus sur le domaine Montirius et les vins (mais on reviendra sur les rouges dans un prochain post), cliquez ici.montiriusverticaleblancs_chai-copie-1.jpg
 

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 06:50

oncleernest_entrechaux.jpgEn direction du Ventoux, vous passerez probablement à proximité d'Entrechaux, village perché dominé par un château du Xème ou XIème siècle et encadré de vignes... L'Oncle Ernest est un domaine repris par le plus jeune membre de la famille : Alexandre Roux est le "petit dernier" de 5 générations de vignerons ; après avoir passé son BTS viti-oeno à Orange et après oncleernest_alexandreroux.jpgvoir vécu une expérience riche en découvertes au Chili, il a repris le vignoble en association avec son père ; il a créé un outil de vinification en 2007, des cuves inox (jusqu'alors, l'ensemble de la production était portée en cave, à Puymeras) ; il y a même créé un petit espace d'élevage, creusé dans les safres mitoyennes, pour y loger ses fûts.
Première récolte vendangée in situ en 2011, le Mas de l'Oncle Ernest produit aujourd'hui 20 000 bouteilles en 2 couleurs : un rosé et 3 cuvées de rouge (en attendant un assemblage grenache/roussanne sur des vignes récemment plantées et qui seront proposées bientôt en IGP Vin de Méditerrannée). Vendange manuelle, éraflage, vinifications separées, macération carbonique sur les syrahs... Les vins sont expressifs, sur le fruit, avec une note plus ou moins boisées pour les deux cuvées concernées.. 
Instant présent 2010 en AOC Ventoux (80% grenache, 20% syrah) est sur le fruit mûr et offre beaucoup de fraîcheur.
Rien ne sert de courir - Ventoux (80% syrah, 20% grenache), à 80% élevé durant 16 mois en fût, fruité et minéral, sur les fruits noirs, la mûre, mais qui demande un peu plus de temps pour intégrer le bois...
Coup de coeur pour la cuvée Patience et LongueurCôtes-du-Rhône, (60% syrah, 40% grenache) élevée 12 mois à hauteur de 60% en fût, qui offre beaucoup d'élégance, un bel équilibre sur une bouche florale, minérale voire balsamique avec beaucoup de fraîcheur et des tanins soyeux. Très joli vin !oncleernest vins

Bonne ascension du Ventoux, à bientôt pour de nouvelles découvertes et annonces vineuses, le blog Côtes-du-Rhône News s'accorde quelques jours de pause... En revanche, vous trouverez toujours un billet à vous mettre sous la dent sur Saveur Passion !

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 17:43

lucena_chai.JPGLe domaine de Lucena est une propriété familiale située sur les hauteurs de Visan, sur des coteaux orientés sud. L'on bénéficie d'une vue imprenable sur le Mont Ventoux, notamment depuis l'une des parcelles...
La famille Michel a conduit la vigne de façon raisonnée et déposé les vendanges en cave de Vinsobres et jusqu'en 2004. A cette date, les actuels propriétaires, Nathalie et Laurent Michel, ont construit une cave de vinification gravitaire, atypique dans ses matériaux, mais en phase avec la démarche écologique du domaine : bois, béton, briques rouges, le chai est adossé à la colline ; aux barriques s'ajoutent des demi-muyds, essentiellement pour les Syrah et un peu pour l'élevage en blanc.
Côté vignes, le domaine possède des parcelles sur Vinsobres et sur Visan, sur sols argilo-calcaires couverts de galets roulés pour l'essentiel, quelques vieux grenaches, un encépagement plutôt classique, éminemment rhodanien... Tri à la main, égrappage, macération thermo-régulée : la modernité est un plus mais ne saurait remplacer la main de l'homme...
Deux rosés, un blanc et plusieurs rouges, aux dénominations toutes déclinées sur l'univers des races de chevaux (l'équitation est une autre passion de Laurent Michel) : cuvées Criollo, Pinlucena_rose.jpgto, Palomino, Passo Fino, Frizon) en Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône Villages Visan ; auxquels s'ajoutent deux IGP et deux curiosités : un blanc en vendanges tardives et un rouge travaillé comme un vin doux, avec sucre résiduel ; ces deux derniers vins sont peu alcoolisés (11,5° et 10,5°), s'adressant ainsi à une clientèle spécifique qui apprécie les vins sucrés, sans trop d'alcool.
Le blanc Palomino (grenache blanc avec une pointe de clairette) est plutôt fruité avec un peu de bois dans l'élevage, juste ce qu'il faut pour apporter de la rondeur, c'est un vin surtout sur le fruit, avec beaucoup de fraîcheur. Le Côtes-du-Rhône rouge est tout en équilibre, assez léger et frais, tanins discrets et fruité, un peu épicé ; quant aux rosés, ils se boient tout seuls ! A noter le Côtes-du-Rhône Villages rosé, alias Pinto, est disponible en magnum dans son ice bag avec une étiquette qui annonce la couleur (voir ci-contre)
Sur les deux Côtes du Rhône Villages Visan rouge, la cuvée Passo Fino (grenache, syrah, un peu de vieux carignan et de consault) est riche, puissante mais avec un bel équilibre  sur les fruits noirs, le cassis. Gros coup de coeur pour le 2008, vraiment un joli vin. La seconde, Frizon, est à majorité Syrah, et donc un peu boisée, avec une structure plus massive et des notes torréfiées. A réserver au gibier à plume et à ouvrir à l'avance (voire à carafer).
NB une chouette activité oenotouristique à faire en famille au domaine...
Domaine de Lucena
1600 Chemin du Rastelet
84820Visan
Site Internet

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 08:36

clostourelles3Propriétaire du Château de Beaucastel à Châteauneuf-du-Pape, négociant en AOC Ventoux/Lubéron avec la marque La Vieille Ferme, la famille Perrin étend depuis quelques années son domaine vinicole à d'autres appellations : rachat de vignes à Vinsobres et à Gigondas notamment. Les Perrin ont acquis en 2008 le Clos des Tourelles à Gigondas, unique "clos" du village et seul vignoble situé à l'intérieur de Gigondas.
A noter, dans le même temps, les Perrin sont devenus propriétaires du restaurant l'Oustalet, que vous trouverez sur la place principale de Gigondas... Le chef est Laurent Deconinck, chef exécutif des activités oenotouristiques de la famille Perrin et qui élabore au Château de Beaucastel ou à l'export, des repas sur mesure pour les clients particuliers et acheteurs professionnels. C'est dire s'il est rompu aux accords mets&vins ! Pour
perringigondas_vieillesvignes.jpgceux que cela intéresse, lire à ce sujet ce billet sur l'Oustalet...
NB Chacun des fils de la famille Perrin gérant plus particulièrement un site ou une activité de la famille, c'est en compagnie de Charles Perrin en charge de Gigondas (vignes et restaurant) que j'ai visité le domaine.

Les 10 ha du Clos des Tourelles étaient essentiellement plantés de vieux grenaches ; il existe notamment une petite parcelle de vignes "francs de pied", une curiosité dans le coin : des grenaches centenaires, préphylloxériques, à rendements très faibles (0,5 ha et de 1500 à 3000 bouteilles maximum par an) mais qui produisent un vin d'une fabuleuse concentration ! C'est le chef Eric Sapet qui avait attiré mon attention sur ce vin sobrement intitulé "Vieilles Vignes", lors des Auspices du Gigondas.
100% grenache de cette parcelle située en contrebas du village au Sud-Ouest de l'appellation, sur des sables comme généralement les francs de pied. Vendanges non éraflées, remontage sans pigeage, élevage en fûts de deux vins. Le vin est d'une grande finesse, très aromatique, avec de la puissance certes mais de la fraîcheur et beaucoup d'élégance.perringigondas_vieillesvignes2.jpgLes vignes sont rampantes, avec de gros ceps noueux, comme
ramifiés qui replongent presque sous terre à différents endroits... Un spectacle curieux que ces vignes sinueuses et biscornues !perringigondas_vieillesvignes3.jpg

Depuis deux ans, de nouvelles vignes ont été plantées sur de petites parcelles situées en altitude, à environ 400m (beaucoup de syrah notamment, pour compléter l'encépagement et réaliser les futurs assemblages). perringigondas_terrasses.jpgA Gigondas, l'altitude et la configuration particulière du terroir (pour en savoir plus sur la géologie et la formation des sédiments, cliquez ici), imposent des vignes en terrasses.
Les jeunes vignes sont plantées sur les terrasses aménagées par les équipes "Perrin", intégrées dans le paysage.
perringigondas_jeunessyrah.jpg

Approche biologique et biodynamique, authenticité et respect du terroir, telles sont les principes respectés, ici comme dans les autres appellations, par les Perrin.

Jeune pied de syrah...

perringigondas_jeunessyrah2.jpg

Les machines habituelles n'étant pas adaptées au paysage escarpé, pentu, c'est à pied, ou à cheval que s'effectuent la plupart des actions dans la vigne, y compris les vendanges.
La nature est protégée, la forêt entretenue dans le respect de la biodiversité environnante.

perringigondas_vignesaltitude.jpg

En arrière plan, les fameuses Dentelles de Montmirail...

La vue est superbe d'en haut ; sur la route, le village de Gigondas apparaît au détour des vignes et des genêts, derrière un rideau de pins et de chênes...perringigondas_vuegigondas.jpgEn bas, aux Tourelles, les équipes passent entre les sillons pour aérer la terre, manuellement...perringigondas_travailvigne.jpg Après l'ébourgeonnage, le temps est à la floraison des vignes mais aussi des légumes qui poussent dans l'enceinte du domaine : un potager pour alimenter le restaurant l'Oustalet !

Famille Perrin
Domaine des Tourelles

84190 Gigondas
Tel : 04 90 11 12 00
Site Internet

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 14:04

Le Chêne Bleu est un domaine viticole encadré de forêts domaniales de Séguret, Sablet, à deux pas du Mont Ventoux ; il est couplé à la Verrière, une demeure du Moyen-Age, ancien cloître transformé jadis par un maître-verrier (Aliot de Montvin, nom prédestiné et prénom qui sera repris pour l'une des cuvées), racheté en 1994 par le financier Xavier Rolet  et restauré avec goût par sa femme, Nicole Rolet, pâpesse du Grenache Symposium et G-Day ! laverriere1.jpgJ'ai eu la chance de visiter la demeure et la cave en compagnie de Jon Chiri, cuisinier privé de la Verrière.
Le Chêne Bleu existe bel et bien, c'est une particularité du domaine qui lui confère un caractère mystérieux et beaucoup de charme... laverriere_lechenebleu1.jpgAutour du domaine, la vigne orne les collines, formant comme un bijou naturel. Plantés il y a 40 ans grenache et syrah, ainsi qu'un peu de mourvèdre, roussanne, marsanne, viognier... sont les cépages-clés qui entrent dans la vinification de 6 vins différents : 3 rouges, 2 blancs, 1 rosé. Ci-dessous, les 3 couleurs, en dégustation accompagné d'un bento-box (grignotages préparés par Jon Chiri...).chenebleu_3couleurs.jpg

La cave a été aménagée en favorisant le système gravitationnel : le quai des vendanges se trouve en haut, et la cuverie est à l'étage en-dessous. C'est aujourd'hui Bénédicte et Jean-Louis Gallucci (soeur et beau-frère de Xavier Rolet) qui président aux destinées de ces vins.chenebleu_cuverie.jpgEt pour l'élevage de certains, les fûts, avec une salle de dégustation attenante (il y en a plusieurs, en différents endroits du domaine).chenebleu_futs.jpgIci sont notamment conservés de vieilles bouteilles avec les premières étiquettes, premières représentations médiévales du Chêne Bleu...chenebleu_anciennesbouteilles.jpgOn y trouve ici, et dans la salle principale de dégustation, la très rigolote "Label under contruction" !chenebleu_anciennesbouteilles2.jpg

La "vraie" salle de dégustation comporte des tables imaginées par Nicole Rolet et créées sur mesure, avec lampes et évacuation intégrés (pour vider les crachoirs...), mais aussi des touches "déco" amusantes, sous-verre.chenebleu_tabledegust.jpgEt les vins dans tout ça ? Exposés sous vitrine avec quelques récompenses reçues, ils racontent déjà leur histoire : le premier date de 2006... Aliot, premier blanc (grenache, roussanne, marsanne), sur les fleurs blanches et la vanille (le vin est passé en bois), est le prénom du maître-verrier ; Héloise  (majorité syrah, grenache) et Abelard, son double complémentaire (majorité grenache et syrah), évoque ce couple romanesque( sous Louis VI), dont la vie amoureuse a oscillé entre passion charnelle et intensité spirituelle ; Astralabe (on trouve plus souvent Astrolabe*) est le fils d'Héloïse et Abélard ; son nom est lié à la vigne puisqu'il louait une vigne aux moines en tant que chanoine...chenebleu vitrinevins

A la dégustation, les vins sont globalement équilibrés, souples, avec de la fraîcheur, liée au sol et à l'altitude (plus de 500 m). Seuls deux d'entre eux sont en appellation Ventoux : le rosé et le rouge Astralabe* ; les autres sont en IGP, majoritairement Pays de Méditterrannée.

*A ne pas confondre avec la cuvée Astrolabe au domaine Duseigneur à St Laurent des Arbres...
A suivre, dégustations choisies et pour en savoir plus sur la Verrière, où séjourner, se promener, flâner, se régaler... c'est par là.barriquechenebleu.JPGLe Chêne Bleu

Chemin de la Verrière

84110 Le Crestet

Site Internet

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 10:02

Vous connaissez probablement Raphaël Michel, le plus gros négociant en vins de la Vallée du Rhône qui a racheté des part des caves de l'Uzège (350 000 hl), et qui vient d'ouvrir une filiale de vrac en Languedoc-Roussillon, Silène Group. Aujourd'hui cette florissante entreprise est tenue par un jeune vauclusien, Guillaume Ryckwaert, mais il y a plus de 100 ans, c'est Raphaël Michel qui a lancé cette activité florissante de négoce de vins rhodaniens en France et à l'étranger...
Mais les Michel c'est historiquement une vieille famille de Cairanne : le domaine familial, aujourd'hui les Hautes Cances, a été créé en 1890 par Clément et Baptistine Michel  (arrière grand-parents de l'actuelle propriétaire, Anne-Marie Astart ; photo ci-dessous avec son aimable autorisation).hautescances_histoire.jpgA l'époque, la propriété se composait d’un domaine viticole, d’une cave de vinification, d’un négoce de vin et d’une entreprise de transport de vin (les camions des frères Michel servaient alors d'étalon aux Pont et Chaussées pour valider la solidité et la résistance d'ouvrages de la région, notamment les ponts !).
La propriété a été scindé entre les différents enfants/petits-enfants. Raphaël Michel a pris en charge le négoce, avec le succès qu'on sait. Son frère, Gaston Michel, a géré le domaine viticole et l'affaire de transport jusqu'à la réquisition des camions durant la guerre. La vinification a cessa à la création de la Cave de Cairanne. Ce n'est qu'en 1995 qu'Anne-Marie et Jean-Marie Astart ont repris la vinification et "recréé" le domaine des Hautes Cances.

Le travail de la vigne est effectué dans le respect de la nature pour une meilleure expression du terroir. Rien de plus parlant que de déguster les deux cuvées haut de gamme du domaine : sables et alluvions de l'Aygues pour le Cairanne Vieilles Vignes 2009 (grenache 70%, serine 15%, mourvèdre 15%) aux tanins serrés (mais pas asséchants) avec une bouche
sur le fruit, assez tendue. Le Cairanne Col du Débat (grenache : 65%, carignan 20%, syrah 10%, counoise 5%)  provient du Nord de l'appellation, en coteaux sur des argiles et galets, offrant un vin concentration et puissance, le vin est aromatique et d'une belle longueur.hautescances.jpg

Les Hautes Cances
Quartier les Travers
84290 Cairanne
Tel : 04 90 30 76 14
Site Internet

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